La réfection de l’esplanade de la Place des Arts a été réalisé en 3 phases sur 5 ans et a amené plusieurs interventions pour renouveler la durée de vie des installations et pour répondre aux exigences opérationnelles et physiques dictées par la vocation du site.

Le principal élément du projet consistait au recouvrement de l’esplanade par un dallage en béton préfabriqué. De géométrie harmonieuse et esthétique, le dallage a été conçu pour permettre l’usage de l’esplanade durant les festivals, la circulation d’équipements et l’entretien des bâtiments. Les dalles sont pourvues d’un système d’ancrages encastrés, déployés selon une trame modulaire afin d’offrir une multitude d’options d’installation pour les événements. L’esplanade comprend aussi du mobilier urbain en béton gris anthracite avec des formes esthétiques à arrêtes aigües pour délimiter les bacs de plantation tout en agrémentant l’espace public et les aires de repos. Un imposant emmarchement, constitué de volées d’escaliers en béton préfabriqué, a été érigé du côté de la rue Ste-Catherine. Comme pour les dallages, les éléments constituant l’emmarchement ont été conçus pour répondre aux besoins des festivals.

Les conditions de mise en œuvre ont impliqué l’utilisation de béton coulé en place pour des ouvrages apparents. Des escaliers desservant des issues de secours ont été coulés en intégrant un système de chauffage au glycol et un béton aux couleurs et au fini s’harmonisant aux dallages préfabriqués. Au pied de la colonnade de la Salle Wilfrid-Pelletier, les contraintes géométriques ont nécessité la mise en œuvre d’une chape apparente très mince (65 mm d’épaisseur), avec des joints à tous les 1,5 m et coulée directement sur une membrane. Ces mélanges de béton ont été spécialement développés pour répondre aux hauts critères d’esthétisme et pour faciliter leur mise en œuvre (béton de type C-1, affaissement élevé, petits granulats granitiques, ajout de pigmentation, etc.), notamment leur pompage sur une grande distance, étant donné les limites de poids sur l’esplanade. Certains de ces bétonnages ont été faits la nuit pour réduire les effets du retrait.

Bien que non apparent, plusieurs autres facettes du projet ont impliqué l’utilisation du béton : dalles flottantes sous les dallages pour rehausser certains plateaux, modification à la structure sous-jacente, chape de pente en béton léger (mélange avec billes de polystyrène pesant 1000 kg/m3), etc. Le renfort d’une partie de la dalle structurale existante a notamment exigé l’utilisation d’un béton haute-capacité dans un contexte de mise en œuvre hivernale sous des températures particulièrement hostiles.

L’obtention des couleurs, textures et finis désirés pour les éléments apparents est passée par un processus rigoureux de dessins d’ateliers, fiches techniques, rencontres avec le fournisseur de béton, réalisation d’échantillons et autres tests de finis comme l’obtention de la texture par moulage, le traitement au jet d’eau ou de sable ou le traitement à l’acide.

La réfection de l’esplanade de la Place des Arts fut un projet d’envergure, réalisé sur un site des plus en vue et des plus achalandés de Montréal, et dans lequel le béton, sous toutes ses formes, constitue indéniablement la signature architecturale.